jeudi 29 octobre 2009

Tu n'es pas ce que l'on imagine


Seigneur,

On Te soupçonne de manipuler les hommes par la contrainte et la peur de l’enfer,
Tu ne les attires que par amour.

On Te soupçonne d’avoir des complicités avec la mort des êtres chers,
Tu n’as de connivence qu’avec leur vie.

On Te dit mesquin et fouineur de conscience,
Nos médiocrités ne mobilisent que Ta Tendresse.

On Te croit ennemi de la joie,
Tu en es la source.

On T’incrimine d’être l’opium des opprimés,
Tu es l’animateur de tous les mouvements de libération.

On Te pense contrarié ou jaloux de nos recherches scientifiques,
Tu offres à l’homme un univers infini à explorer.

On T’imagine rancunier,
Tu pardonnes comme nous respirons.

On Te voit figé comme un monarque,
Tu es ardent comme un berger.

On Te croit initiateur de l'inquisition,
Tu en es la victime.

On T’imagine grand-papa gâteau,
Tu es jeune, pauvre, mendiant.

On T’incrimine d’être une bouée de sauvetage,
Tu nous apprends à nager.

On prétend que Tu es « quelque chose au-dessus de nous »,
Tu es Quelqu'un au-dedans de nous.

On Te cherche chez les justes,
Tu loges chez les pécheurs...

On Te cherche dans les chaires de théologie,
Tu es assis dans l’herbe au banquet des amoureux.

On Te cherche, tenant dans la main, la foudre et le fléau,
Tu joues une sardane, avec un "roseau froissé".

On Te cherche dans un cimetière,
Tu accompagnes sur le chemin deux voyageurs égarés.

On veut Te cerner dans le filet des mots,
Tu Te poses sur le sourire des enfants.

STAN ROUGIER

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire